GRAND TABAZÙ
Bazaàr

Bazaàr

Le Grand Tabazù, superfanfare de l’espace née de l’accrétion de onze musicienscréateurs et improvisateurs de haut vol, signe sur Airfono son 1er album Bazaàr débordant de vitalité et de chaleur. Ses grooves irrésistibles nous invitent à un carnaval frénétique au cœur des musiques tropicales urbaines.

tabazut : fou, excité (dictionnaire de gaga stéphanois)

Ceux-là sont rhônalpins. Ils se connaissent et se suivent depuis qu’ils ont l’âge de jouer dans les bars, ils montent des groupes et des compagnies : ils font communauté. Rassemblés par une curiosité illimitée pour les musiques d’ici et d’ailleurs, et un talent naturel pour les assimiler et les fusionner, ils creusent chacun à leur manière le sillon d’une musique aventureuse et riche de mille sonorités absorbées le long de la route. À l’image des figures insolites qui peuplent la ville imaginaire du visuel de l’album, ils mettent leurs personnalités bien trempées au service d’un son d’ensemble et se retrouvent au sein d’un supergroupe : le Grand Tabazù, fanfare de l’espace (public).

La musique de Bazaàr, centrée sur un trio de percussionnistes hyperactifs, doit autant à la science de leurs expériences space rock qu’à la virtuosité cuivrée qu’ils ont retenu du jazz. Une profusion rythmique s’exprime au travers d’un incroyable répertoire de grooves : du mbalax (Aladji) à l’afro-péruvien (Miaciù Piciù), en
passant par la transe du pays mandingue (Kouakou) et des échappées disco funk totalement jouissives (Tabazuzabat, Djomo)…

Puisant leur inspiration dans une zone géographique qui s’étend de Lima à Kigali, les rythmiques traditionnelles sont bien là mais transfigurées par leur interprétation et par des compositions ambitieuses. Ici un bolero s’épanouit dans un solo d’alto d’anthologie sur une rythmique afrocubaine enfiévrée (Chateau Cheval), plus loin une rumba folk introduite au banjo (Piccolo), une parade second line épaule une ritournelle joviale qu’on croirait sortie d’un disque de Weather Report (One Shock). Quand le Tabazù reprend le classique de musique berbère Inas Inas de Mohamed Rouicha, c’est pour en extirper collectivement la puissance de sa pulsation chââbi et tous nous amener dans la ronde.

Une paire de basses souba/sax en béton armé soutient des arrangements de cuivres luxuriants tandis que l’accordéon et le banjo apportent une saveur cajun à l’ensemble ; les soli endiablés et virtuoses de trombone, trompette et saxophone nous rappellent que cette musique là on a envie de l’entendre de près! D’ailleurs ça fait un moment que ça commençait à nous démanger car ce disque donne furieusement envie de danser. Et ça tombe bien car c’est dans la rue que le Grand Tabazù entend jouer ce premier album, alors préparez vous à battre le pavé au son d’un joyeux Bazaàr !

En guise d’épilogue, le somptueux Moon clôture l’album, un décollage du groupe en orbite nous laissant entrevoir l’étendue des possibles dont est capable ce collectif d’aimables fous, Grand Tabazù !

Stéphane Cézard – Banjo / Gérald Chevillon – Saxophone basse & flûte à bec / Sébastien Finck – Percussions / Simon Girard – Trombone / Lou Lecaudey – Trombone / Antonin Leymarie – Perussions / Olivier Peysson – Percussion / Damien Sabatier – Saxophone alto & sopranino / Baptiste Sarat – Trompette / Adrien Spirli – Soubassophone / Lucas Spirli – Accordéon